COVID-19: la Communauté devrait disposer d’un vaste champ d’action
L’épidémie de Coronavirus qui frappe durement l’Europe est une épreuve pour l’économie et les entreprises mais aussi et surtout pour de nombreuses familles, pour le personnel soignant et pour des systèmes de santé nationaux souvent déjà éprouvés.
C’est également une épreuve pour l’Europe elle-même. Le quotidien des institutions et de leurs employés est évidemment affecté, comme celui de centaines de millions d’Européens. La DG SANTE, en première ligne dans la lutte contre l’épidémie, voit ses travaux complétement recentrés, et la stratégie pharmaceutique qui devait être publiée la semaine dernière attendra.
Au-delà, la tentation du repli national est palpable, de nombreux Etats ayant annoncé des restrictions à la liberté de circulation des biens et des personnes. C’est non seulement l’Union européenne, mais plus globalement le projet européen qui sont mis à mal. Les initiatives prises mi-mars par la Commission tentent d’endiguer cette tendance, qu’il s’agisse de rendre les équipements et traitements disponibles, notamment via des marchés publics conjoints, de renforcer les mesures sanitaires nationales ou encore de soutenir les secteurs de l’économie les plus éprouvés.
L’Allemagne symbolise cette tension entre repli national et reconnaissance de la pertinence de l’échelon européen : alors même qu’elle restreint les exportations et ferme ses frontières, son Ministre de la santé Jens Spahn propose de renforcer les capacités du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.
Une chose est sûre, quelle que soit la durée de la crise, l’Union européenne sera sollicitée à long terme. Ce sera alors l’occasion de démontrer la plus-value d’actions concertées, notamment en matière de résilience des systèmes de santé. Dans son rapport d’accompagnement aux profils de santé par pays 2019, la Commission montrait qu’il peut exister une situation de sortie par le haut des systèmes suite à l’absorption d’un choc. Cela nécessitera sans doute l’assouplissement des règles de Maastricht et une révision du Semestre européen. Au-delà, espérons que ces événements dramatiques seront l’occasion de mettre en place de mécanismes accrus de mutualisation et partage d’informations et de moyens.
La politique européenne de santé et de réponse aux épidémies qui aurait été nécessaire pour une réponse optimale au COVID-19 n’ayant pas encore vu le jour, le respect des mesures édictées par vos autorités nationales respectives reste le meilleur moyen d’agir, à un niveau individuel, contre la propagation du virus. Vous les trouverez reprises et régulièrement actualisées ici.
La REIF saisit enfin l’occasion de cette newsletter pour exprimer sa solidarité et sa gratitude à l’ensemble du personnel soignant européen.
(1) comme le mentionne le Règlement 851/2004 instituant l'ECDC, en ce qui concerne les réponses coordonnées et cohérentes aux menaces pour la santé publique.
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