Rentrée politique européenne : mode d’emploi !
Le nouveau Parlement européen élu, l’Union européenne entre dans une nouvelle phase en ce début de 10ème législature. Voici les principales étapes qui vont jalonner les prochaines semaines européennes, jusqu’à la constitution du nouveau collège des commissaires.
Côté Parlement européen d’abord, et depuis l’élection des 6-9 juin derniers, les groupes politiques se sont constitués et le bureau de l’hémicycle (présidente et vice-présidents) a été élu. Depuis lors, et jusqu’à la fermeture du PE en août, les nouveaux eurodéputés se sont concentrés sur leur répartition dans les multiples commissions parlementaires thématiques. Ils ont aussi planché sur toute une série de nominations et votes pour des postes stratégiques (questeurs, coordinateurs, présidents de commission, présidents de groupe). La commission de l’Emploi et des Affaires sociales (EMPL) sera par exemple dirigée pour les deux années et demie qui viennent par Li Anderson (Gauche, FI – voir brève). Après une première plénière en juillet validant plusieurs de ces postes, les députés se retrouveront dès le 2 septembre pour commencer les travaux en commission parlementaire puis, dès mi-septembre, pour les premiers votes sur les textes encore pendants. Le Parlement européen est donc pleinement opérationnel.
Côté Commission européenne par contre, la mise en place prendra encore du temps. Ursula von der Leyen a certes été créditée d’une vraie majorité par les députés (401 voix pour, 284 contre, 15 abstentions) lors de la plénière de juillet. Ce premier obstacle passé sans embuche – rappelons qu’elle n’avait été élue en 2019 qu’avec 9 voix au-dessus du seuil –, cela confirme la majorité stable du Parlement européen composée des représentants de la droite (Parti Populaire Européen), du centre (Renew Europe) et de la gauche (Socialistes & Démocrates), malgré un recentrage à droite du Parlement. La réélection de la Présidente von der Leyen a été l’occasion de dévoiler les premières grandes lignes de ses priorités politiques devant le Parlement à la mi-juillet (voir brève page 3), avec notamment dans le domaine sociale les questions du logement abordable, de la santé mentale ou encore les nouvelles causes de pauvreté.
L’étape de son élection passée, c’est surtout la composition du nouveau collège des commissaires qui accapare la présidente de la Commission. Le Berlaymont a bruissé tout l’été des tractations sur la répartition des portefeuilles, les équilibres politiques et géographiques à respecter, mais aussi sur la parité au sein du futur collège des commissaires suite aux propositions de candidats commissaires faites par les États membres (1 candidat commissaire par État membre). Chaque candidat recevra sa lettre de mission dans les prochains jours. Si l’on connait la plupart de candidats nommés par les capitales – l’Élysée a décidé de reconduire Thierry Breton pour la France et les 5 pays restants ont jusqu’au 30 août pour proposer un nom – nul doute que les députés passeront au grill plusieurs candidats commissaires, voir en rejetteront certains comme à leur habitude lors des auditions publiques au Parlement européen qui se dérouleront en octobre/novembre prochain.
Qui sera le commissaire à l’Emploi et aux Affaires sociales ? Nicolas Schmit (Lux, S&D), à ce poste entre 2019-2024, n’a pas été renommé par son pays. Aucune capitale ne s’est manifestée pour l’heure pour rependre ces dossiers. Réponse courant septembre avec les lettres de mission qu’enverra, à chaque candidat, la présidente de la Commission puis en octobre après les auditions.
L’équipe Reif – Anne-Claire, Benjamin, Adèle